cailloux*

*fragments cohérents qui ne sont pas assez volumineux pour être appelés blocs et qui ont une forme plus ou moins arrondie.

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Par Alexia
30 nov. · 1 mn à lire
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cailloux n°121

l'enfance

Dernièrement j’ai lu le tract de Clémentine Beauvais, Pour le droit de vote dès la naissance, une lecture rapide, claire et vivifiante. Les dangers de fumer au lit de Mariana Enriquez, délicieusement sombre, traduit par Anne Plantagenet. Et puis Nourrir la pierre de Bronka Nowicka traduit par Cécile Bocianowski, Printemps sombre d’Unica Zürn traduit par Lucie Taïeb, T3M d’Héloïse Brézillon, et Ce que Cécile sait de Cécile Cée, qui parlent tous les quatre de façons différentes de l’enfance, de la violence qui s’y joue, loin des représentations naïves de l’enfance insouciante.

Sur le sujet, j’ai lu également De grandes dents de Lucile Novat, après avoir aimé son interview ici. Son interprétation de Twin Peaks comme un récit sur l’inceste a éclairé différemment cette œuvre qui m’accompagne depuis longtemps.

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Sur le même thème, cette émission de Giulia Foïs avec Lyes Louffok, militant pour les droits des enfants, est dure. Ça parle de la violence que subissent les enfants placés sous la protection – toute relative, on s’entend – de l’État. Elle est aussi lumineuse, parce que Lyes Louffok l’est et que sa parole est précieuse.

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Après avoir été assomée de publicités pour Only Murders in the Building lors de mon revisionnage de l’entièreté d’Ally McBeal, j’ai fini par céder et regarder les 3 premières saisons. C’est un whodunnit qui se passe dans un bel immeuble New Yorkais, porté par des personnages tous plus fantasques les un’es que les autres. J’ai été particulièrement saisie par l’épisode 7 de la saison 1, presque entièrement sans paroles orales, car la majorité des scènes est racontée du point de vue d’un personnage sourd, lorsqu’il était enfant, ado, jeune adulte. L’acteur James Caverly a collaboré avec la réalisatrice de l’épisode Cherien Dabis, afin de donner à voir une perspective sourde de façon la plus authentique possible.

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Cette semaine, Juliette Mancini a reçu le Prix Töpffer Genève pour notre BD La Haine du poil (je vous en ai parlé déjà ou pas?), co-écrite avec Sara Piazza et Juliette Mancini et dessinée par Juliette. Un timing parfait pour vous rappeler que notre ouvrage, aussi poilant qu’instructif, fera un cadeau de Noël extra pour votre sœur féministe, votre cousine qui se questionne, ou, plus audacieux, votre mère qui trouve que quand même une femme épilée c’est plus joli, votre père qui se plaint de sa calvitie, bref, vous captez l’idée. En plus c’est recommandé par Pauline dans sa newsletter :

C’est une approche drôle (les poils se tapent des petites discussions), très féministe (pourquoi a-t-on aussi peur des poils sur les femmes ?), très intelligente (et les poils dans l’Art on en parle ?), intergénérationnelles (on y croise des ado comme des femmes plus âgées) qui a fait du bien à mon adolescente intérieure, toujours traumat’ par une remarque sur ses poils de bras. Les dessins de Juliette Mancini sont sublimes — et s’ils vous plaisent je vous conseille de vous plonger dans sa précédente et magnifique BD Éveils (qui parlait, elle aussi, de notre rapport à notre corps). Je ne savais pas que j’avais autant besoin qu’on me parle de mes poils.

C’est disponible directement dans presque 300 librairies en France et on peut même passer commande sur Place des libraires pour que ça arrive près de chez soi.