Je suis allée voir l'exposition de Daniel Steegmann Mangrané à l'IAC : Ne voulais prendre ni forme, ni chair, ni matière. Une première fois samedi après-midi et l'espace était d'autant plus sombre que les ouverture lumineuses laissaient traverser une lumière chaude et puissante, une deuxième fois dimanche matin, avec la sensation toute différente d'une lumière froide et douce qui laisse voir les contours des formes géométriques dans l'espace. C'est une exposition à voir, à marcher plus précisément, comme un phasme se déplace sur une plage blanche. Dans le hall quelqu'un a laissé un mot avec écrit dans un coin "j'ai rétréci merci".

À me grande déception, pas de phasme dans l'espace de l'IAC mais, malgré tout, un faucheux à 7 pattes posé sur un mur blanc.

Il y avait aussi des tables avec des livres à consulter. J'ai lu Le Paradoxe du phasme de Georges Didi-Huberman, dans Essais sur l'apparition I.

"N'apparaît que ce qui fut capable de se dissimuler d'abord. Les choses déjà saisies en aspect, les choses paisiblement ressemblantes jamais n'apparaissent. Apparentes, certes, elles le sont mais apparentes seulement : elles ne nous auront jamais été données comme apparaissantes. Que faut-il donc à l'apparition, à l'événement de l'apparaissant? Que faut-il juste avant que l'apparaissant ne se referme en son aspect présumé stable ou espéré définitif? Il faut une ouverture, unique et momentanée, cette ouverture qui signera l'apparition comme telle. Un paradoxe va éclore, parce que l'apparaissant se voue, dans l'instant même où il s'ouvre au monde visible, à quelque chose comme une dissimulation."

*
Rabbi Kushner sur le mysticisme, le tiqqun olam, la capacité des humains à découvrir la lumière cachée derrière chaque chose et collectivement, réparer ce qui a été brisé.

"A mystic is anyone who has the gnawing suspicion that the apparent discord, brokenness, contradictions, and discontinuities that assault us every day might conceal a hidden unity."

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"le brouillage des voix
l'importance des nuages
et des incendies intimes
pour comprendre
et germer les enchantements
en dormance"

Amélie et d'autres écrivent chaque jour des poèmes fondus.
Celui-ci, écrit par Amélie a été fondu à partir de La sagesse du jardinier de Gilles Clément.

Je m'y suis essayée aujourd'hui à partir de Le continent de plastique de David Turgeon, sans être trop satisfaite du résultat mais eh, il faut bien essayer. Comme je trouvais l'exercice difficile, j'y ai ajouté la contraite du poème autodaté de Benoît Richter.

"250419
Je désirais
être la trace en recherche,

abandonner le fantastique artifice.
Ainsi,
j'avais au cœur un dégoût de l'éloge négligeable."

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Et puis, le mystère des pierres qui se déplacent seules dans le désert.

"Une partie de moi était mélancolique de savoir ce mystère résolu, a confié James Norris"

En vérité, chacun sait comment les cailloux se déplacent. Il suffit qu'un enfant les trouve et les cache dans sa poche pour partir en voyage.