regarder le vivant
Je n'avais pas fait de collage depuis 2015. Pourtant, c'est une activité très gratifiante, un peu comme préparer une tarte aux pommes.
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Un article de 2017 qui questionne la manière dont la technologie cadre notre regard, notre pensée.
"One of the most important consequences of any given technology is, in my view, how it shapes our perception of the world. But we are as tempted to assume that technology is neutral in its mediations and representations as we are to believe that vision simply shows us “what is there.”"
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I’m still here: back online after a year without the internet a l'air d'être un énième essai sur la liberté que procure une vie déconnectée, alors qu'en réalité c'est un texte sur la dépression – ce qui lui donne tout son intérêt. Il manque un peu de recul, mais l'auteur l'a écrit il y a 6 ans, immédiatement après la fin de son expérimentation. Ce serait sans doute intéressant de savoir ce qu'il s'est passé depuis.
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Je continue ma lecture de L'Absence de Pierre Fédida. Parfois je me perds, à mon grand regret Fédida n'a pas décidé d'écrire simplement, mais j'arrive malgré tout à en attraper des fragments.
"[Ce] qu'on appelle dépression se définit par une position économique qui concerne une organisation narcissique du vide (selon une détermination propre à l'inaltérabilité topique de la psyché) qui ressemble à une « simulation » de la mort pour se protéger de la mort."
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La sincérité un peu brusque de Gilles Clément dans Remèdes à la mélancolie fait du bien.
"Nous faisons partie de la nature, nous sommes juste des êtres vivants comme les autres et nous dépendons de tout le reste."
J'ai commencé son livre, La Sagesse du jardinier. Dans le premier chapitre il évoque l'assassinat des taupes à la strychnine dans le jardin de son enfance, et son choix, à l'âge adulte, de partager l'espace avec les autres êtres vivants qui habitent là, une famille de chevreuils, un ragondin, une couleuvre verte et jaune, des araignées…
"J'évoque les animaux les plus visibles. Mais il existe un monde considérable dont la présence nous échappe, composé d'êtres silencieux, imperceptibles, lents, parfois mimétiques, absents aux regards de notre prédation, mais qui entre eux se connaissent, s'évitent, se pourchassent. Ce monde nous côtoie sans que nous en ayons conscience."