Comme le titre vous l’indique cette lettre est un peu fouillis, mais comme toujours j’espère que vous y trouverez un petit quelque chose qui retiendra votre attention.

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J’ai commencé la lecture de Vers la normativité queer de Pierre Niedergang, que je trouve passionnante et pertinente et j’ai envie de la conseiller à tout le monde (mais je dois reconnaître que ce n’est pas la lecture la plus accessible qui soit).

Niedergang propose de penser le queer non pas comme le refus de toute norme (devenant par là même une norme qui s’ignore et laisse le champ libre aux dérives individualistes) mais comme des théories et pratiques qui viennent questionner les normes existantes pour en proposer de nouvelles, non-normalisantes, vivantes et contre-hégémoniques.

Dans un chapitre il décrit les différentes formes d’exclusion que produisent “l’antinormativité radicale”, notamment le rejet de ce qui touche à l’enfance et au care, dans ce passage qui m’a particulièrement touchée (il cite notamment son ami Tal Piterbraut-Merx, dont j’ai déjà parlé ici) :

Pour les queers antinormatif·ves, toute attention portée à l’enfant, tout appel au care, résulte d’un système reproductiviste, ou comme le dit Edelman, du “futurisme reproductif”. L'attention à l’enfance, la volonté de faire naître ou de s’occuper d’enfants, sont perçues comme des processus aliénants dans lesquels les queers se mettent à veiller au bon déroulement de la reproduction du système hétéronormatif. À l’inverse, dans ses travaux, je crois que Tal Piterbraut-Merx essayait de construire une articulation possible entre les approches queers de la sexualité et une certaine attention aux conditions (notamment de domination) dans lesquelles se trouvent placé·es les enfants. Plutôt que de se penser subversif·ve en se désintéressant des enfants dans un monde qui survaloriserait « L’Enfant » comme gardien de la reproduction du système hétérosexuel, ou croire que les queers sont celleux qui « ne sont pas du côté des enfants» comme le pense Edelman, peut-être faudrait-il considérer la force politique d'une alliance entre les adultes queers et les enfants, et mettre les théories queers au service d’une analyse politique de la catégorie de l’enfance.

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J’ai beaucoup aimé le zine Fuck Your Magic Antisemitism d’Ezra Rose sur l’histoire de la mystique juive et la façon dont elle a été appropriée par les occultistes occidentaux – tout en alimentant des théories antisémites encore très actives aujourd’hui dans les sphères complotistes.

Vous pouvez également jeter un œil à son travail d’illustration, notamment cette magnifique couverture pour le Golem zine dont le premier numéro s’intéresse à la communauté juive de Glasgow (pas encore lu mais j’aime beaucoup Glasgow alors ça donne envie).

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“Maybe wasps are your friends now.”

Ou comment apprivoiser ce qui nous déstabilise ou nous effraie, au lieu de vouloir l’évacuer (voire le détruire).

L’autre jour une guêpe est venue s’intéresser à ma boisson. Je l’ai laissée explorer les bords sucrés du verre et ai même réussi à filmer sa petite langue en train de lécher les restes de soda et, franchement, la différence avec un bébé labrador est tout à fait minime, en terme de mignonnerie.

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Je conseille l’écoute de Le sang de la veine, passionnante série radiophonique sur l’histoire du sang et de l’hématologie, de l’hémophilie à la drépanocytose, de la transfusion sanguine à la greffe de moelle osseuse.

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Dans les cailloux il y a tout pile 4 ans, on parlait de care, de photographique déictique, et d’un long voyage en train.